Vélo en Norvège: le bike-king

Vélo au pays des Vikings

Nouveau:
Voici un vidéo de mon voyage en vélo au pays des vikings sur une musique originale:

https://vimeo.com/84280285

Pour voir des photos:
https://picasaweb.google.com/101016774730717845993/Norvege2013


J'étais allé en Norvège au début des années 80 visiter des norvégiens que j'avais rencontrés en Crête auparavant. Depuis, je gardais l'envie de visiter ce pays et d'aller au nord du cercle polaire. En 2013, je réalise finalement ce rêve.

La Norvège est une destination prisée des cyclotouristes européens et avec raison. Les paysages y sont spectaculaires, les routes peu achalandées, les automobilistes respectueux, on peut y camper presque n'importe et, du fait de la latitude, l'été il fait clair  tout le temps (pas de pression d'arriver avant la noirceur, j'y ai même roulé de nuit au soleil!).

Mais ça demeure une aventure car la météo est capricieuse: le temps peut être pluvieux et frais. Et tout cela à un prix : la Norvège est un pays cher, très cher même. Surtout en ce qui concerne l’hébergement, les restaurants et particulièrement l'alcool. Une bière à l'épicerie 8 $, au restaurant, le double. En fait, les prix sont, règle générale, le double de ceux du Canada. Toutefois, trains et autobus sont abordables et fréquents. Règle générale, on peut y monter son vélo. Pratique.

Je suis arrivé à Oslo et j'y suis parti assez rapidement vers le nord ou j'avais rendez-vous. J'y suis allé en train et autobus. Destination Sortland, petite ville située dans les Vesterallen, un archipel situé au nord du cercle polaire. Une belle région pour y faire du vélo. Paysages spectaculaires, routes peu achalandées et relief assez plat malgré les montagnes qui nous entourent. J'ai été chanceux côté météo et j'ai profité abondamment du soleil de minuit. J'en ai même profité pour faire un 60km de nuit. Une bonne idée car la lumière est particulière et les routes désertes.

Après, j’ai traversé aux Îles Lofoten, reconnues internationalement à cause de leur relief particulier et encore plus spectaculaire. Les routes y sont plus achalandées, mais ça reste correct et les norvégiens sont très respectueux des cyclistes, même les camionneurs. Bravo. Par contre, le temps s'est couvert et j'ai roulé sous la pluie.

Puis, j'ai traversé sur la côté que j'ai longé jusqu'à Mo I Rana. Ça c'est un peu corsé. On monte et redescend continuellement, environ 1,000 mètres de grimpette par 100km de route. Il y a fait gris et il y a peu de villages et services. Heureusement, j'ai rencontré trois norvégiens qui parcouraient en vélo la Norvège du nord au sud, une trotte de 2,700 km. j'ai roulé avec eux deux jours avant de me décider d'aller prendre le train a Mo I Rana. Pour m’y rendre, je me suis fait prendre à faire un75 km avec un sac de noix et d'abricots secs. Aucun restaurant, boutique ou épicerie en chemin. On avait manqué la dernière qui fermait le samedi à 15h. Règle générale, le dimanche tout est fermé.

Puis j'ai pris le train jusqu'à Trondheim ou j'ai été accueilli par une charmante famille de québécois. Ça m'a fait grand plaisir. Trondheim est une jolie ville qui a du garde son charme du passé.

Puis j'ai repris le train pour Otta, en vue d'aller me faire la route Sognefelen, qui est selon le Guardian (journal anglais), une des 10 plus belles routes à faire en vélo au monde. On grimpe sur un plateau, situe à 1,400 mètres et on y longe des glaciers. Vraiment magnifique et un bel exploit sportif. J'y suis arrivé par le nord et la montée est graduelle. Par contre, la décente par le sud est radicale: 1,400 mètres en une trentaine de kilomètres. La montée est pour sportifs aguerris seulement!

Ce que je pensais une petite promenade le long du fjord, s'est avéré un peu plus côteux et en plus un bon vent de face. Résultat près de 700 mètres de grimpette, après la journée de la veille j'avais mon voyage. Par contre, je suis arrivé au lieu visé et qui s'avère très sympathique: Eplet bed & Apple.

http://www.eplet.net/french.html

Dimanche, jour de repos (ras le bol du vélo ).  J'ai eu le plaisir de visiter l'église de Urnes, patrimoine mondial de l'UNESCO. Elle est en bois et date de 1,230. Elle a remplacé une église précédente qui datait de 1170 et on peut y retrouver l'ancienne porte sur la façade ouest. 

Elle est particulièrement intéressante car les motifs sculptés sont d'inspiration viking. Le contour est composés de divers animaux se livrant une bataille sans fin. Le relief crée des zones d'ombres lorsque le soleil de reflète sur la résine de pin qui recouvre l'ensemble afin de protéger le bois.

La porte d’entrée est étroite et haute. Étroite, afin que ceux qui la franchissent se sentent petit, haute, pour illustrer le lien avec l'au-delà. Les motifs y sont moins prononcés afin que la lumière se reflète bien. Donc la porte, source de lumière permet d'entrer dans l'église et fuir le désordre qui règne à l'extérieur.

Nous avons eu aussi droit à des explications sur la construction de cette église et des connaissances qui ont permis qu'elle résiste encore aujourd'hui.

Le lendemain, je reprends la route pour une croisière dans les fjords les plus spectaculaires, qui sont également patrimoines de l'Unesco. Trois heures pour me rendre à Gudvangen et un autre 2 heures pour Flam. Les paysages sont bien entendu spectaculaires malgré le temps gris. Heureusement, le plafond est haut et je peux en profiter. 

Le lendemain, ce sera le train, très connu, car il monte à 880 mètres d'altitude en un vingtaine de kilomètres. Un peu surfait, car on pas une bonne partie du temps dans des tunnels. Mais la nature autour est très jolie et la vallée au bas agréable. En haut, on est sur un plateau de toundra alpine ou circule le train qui fait la navette Oslo Bergen. L'hiver ça doit être quelque chose!

Je retrouve mon amie Ingrid à Oslo. Nous faisons une longue marche au long de la rivière Asker qui trouve sa source dans le lac d'eau potable de la ville. Il est hyper protégé et ainsi les citoyens ont droit à une eau de robinet pure et non traitée. La rivière coule en cascades, les gens se baignent dans l'eau pure et froide, un beau plaisir urbain!

Le soir, nous allons manger sur une terrasse chose impossible dans le temps. Oslo était une ville puritaine, pire que Toronto de l'époque. Maintenant quand il fait beau la ville fait très latine avec ses nombreuses terrasses bien achalandées. Il y a même un quartier fréquenté très majoritairement par uniquement des hommes d'origine arabe ou africaine. L'épicentre: la rue Groenland!

La ville est superbement desservie par un réseau de transport en commun. Il permet de rendre dans les Îles et les collines environnantes ou l'hiver un réseau de plus de 2,000 km de ski de fond est accessible.

Voir les vidéos:

Ni Indien ni tout à fait blanc

Biking with some vickings



Petite boucle Grèce, Albanie, macédoine

Petite boucle Albanie Macédoine


En 2012, j'ai eu l'occasion de faire une petite boucle de 4 jours dans la région où se touchent la Grèce, l'Albanie et la Macédoine. Il y a des lacs et montagnes et les populations y sont mélangées. On y retrouve des macédoniens en Albanie, des Albanais en Macédoine et des Grecs un peu partout. De là, le terme macédoine.

La location de notre voiture ne nous permettant pas de franchir les frontières de la Grèce, nous l'avons laissé  tout près de la frontière albanaise. Une longue descente nous y amène et rapidement nous nous sommes retrouvés dans la première petite ville albanaise. Cette frontière est une de celles qui font vraiment une différence. L'Albanie est le pays le plus pauvre d'Europe et on le voit tout de suite. Pas une misère noire, mais une vie dans un temps reculè. Pour ceux qui ont un certain âge, la situation est cocasse, car l'Albanie était a une époque le pays phare des militants marxistes-léninistes, dont faisait partie dont nombreuses personnes qui ont fait des carrières politiques, syndicales ou communautaires chez nous. Citons entre autres, Duceppe et Dubuc le chroniqueur de La Presse!

Dans un premier temps, nous circulons sur une route principale qui a un large accotement pour les charrettes tirés par des chevaux ou des ânes. Parfait. Le bitume y est partout en bon état et l'albanais qui a fait fortune à l'étranger va ouvrir un restaurant ou un hôtel dans son village natal. Le tout est propre, on y mange bien, le vin est bon malgré le fait que l'Albanie soit musulmane et le tout à des prix encore plus abordables qu'en Bulgarie.



Bulgarie

Bulgarie: les montagnes Rhodopes


La Bulgarie est une destination méconnue des cyclistes, pourtant elle a beaucoup à offrir, particulièrement à ceux qui aiment les parcours montagneux. En 2012, j'y ai fait un parcours d'une semaine dans les Rhodopes, une chaîne de montagnes qui longe la frontière avec la Turquie et la Grèce.
 La Bulgarie est un pays slave à majorité orthodoxe et une minorité musulmane qui habite justement dans les Rhodopes. Le climat est continental, froid avec neige en hiver, mais chaud et sec en été. les Bulgares prennent leurs vacances en août, nous y étions en juillet donc l'infrastructure touristique y était sous utilisée, pas besoin de réserver pour les hôtels. Il y a des hôtels et restaurants un peu partout, de bonne qualité, les gens sont avenants mais il est parfois difficile de trouver des gens qui parlent anglais, ne parlons pas du français. Et parfois, il n'y a pas de traduction écrite et l'alphabet est cyrillique ( pectopan = restaurant). Avant de partir, je me suis doté d'une application afin de pratiquer mon cyrillique, ça aide. La bouffe est très bonne, mais monotone. On a bien aimé le zatar le midi, une soupe froide de concombres et yogourt. Les soir la salade paysanne, chopska, ressemble à la salade grecque et servie avec des grillades arrosé de bons vins est un régal pour le cycliste affame par les longues montées. La Bulgarie est un pays bon marché.

Les routes y sont en général en bonnes conditions et dans les Rhodopes la circulation est clairsemée. Dans les campagnes, et particulièrement dans les Rhodopes, les gens y vivent simplement avec des méthodes de cultures archaïques. Ce qui a pour effet qu'on y voit beaucoup de paysans au labeur avec chevaux, faux et autres outils qui font partie de notre histoire.

Le parcours que nous avions choisi était pour le moins ambitieux en terme de dénivelé. Un peu trop même. Mais, qui dit montées dit paysages spectaculaires...

Des photos
Les montagnes de Bulgarie : les Rhodopes

Prélude : balade en corniche près de Sofia

Entraînement : la montée du Camilien-Houde de Sofia ( Mont Vitosha) une bonne grimpette en plein ville !

1 ère étape : Sofia

Le départ se fait d'une banlieue en hauteur de Sofia. La route monte en douceur mais sans arrêt. La circulation est parsemée et le bitume en bon état. Après XIX km, la descente est sublime et le paysage magnifique. Malheureusement, des nuages couvrent le massif du mont Rila qui culmine à 2,900 mètres devant nous. Ce sera la seule journée nuageuse du voyage. Par après, nous roulons sur une route plate, en piteux état et très achalandée, ça aussi ce sera un dernière, en ce qui concerne le plat et la circulation. Pour terminer nous grimpons vers Borovetz, une station de ski. Nous y dormons à l'hôtel Samokov qui est un vestige de l'époque communiste: décors spartiate, accueil glacial et bouffe dégueulasse. Nous apprécions ce retour dans le temps, d'autant plus qu'un Spa adéquat fait partie du forfait, nous prenons le souper sur une charmante terrasse qui aide à faire passer le tout. Le temps est frais à cause de l'altitude.


2ieme étape : Youndola

Au départ, nous encaissons la grimpée de la veille : 50 km de descente douce avec des paysages bucoliques à contempler. Nous apprenons que la route où nous nous rendons est fermée, par contre il y a une alternative qui est de passer par Youndola. Nous n'avons aucune idée du dénivelée mais mon intuition ne me dit rien de bon. Nous attaquons les gourdes bien pleines et quelques provisions pour se sustenter. La route longe un ruisseau. Au début, on y voit des champs sur lesquels les paysans s'acharnent avec des outils rudimentaires. Puis c'est la forêt. La montée s'éternise. Finalement ce sera 20 km de montée et un dénivelé de mille mètres que ma compagne franchit de justesse! Mais sa peine en vaut la chandelle car nous aboutissons sur un magnifique plateau ou des expatriés anglais nous accueillent. Le village est charmant le souper à la terrasse un régal. La nature autour est magnifique et la vie très…campagnarde. Un troupeau de vache entre pour la nuit prenant bien soin de nous laisser des souvenirs odorants.


3ieme étape descente et eaux thermales

Pratiquement pas un coup de pédales pour faire les km qui nous sépare de notre destination: Velingrad, une station thermale ou nous allons soigner nos courbatures de la veille. Une masseuse, probablement une ancienne lutteuse bulgare, me triture les muscles avec force et expérience. Un supplice qui fait très bon effet... Par après !

4ieme étape : le lac  Dospat

Au départ nous avons une longue montée qui se fait finalement assez bien. Nous aboutissons sur un plateau peu habité, le bout du monde ou un café est ouvert. Comme partout, on nous sert un expresso délicieux. Les montagnards sont fidèles à leur réputation : plutôt froids et distants. Nous amorçons la descente et le paysage de forêts et de champs bien entretenus par des paysans nombreux utilisant des techniques d'un autre âge qui sont un régal pour les yeux du cycliste.

Nous aboutissons au lac Dospat et nous logeons à l'hôtel Romantika de Sarnica ou nous sommes accueillis par une charmante jeune Pomaque, des slaves musulmans, qui étudie à Londres et pense bien y finir ses jours. L'avenir n'est pas rose pour les jeunes bulgares et beaucoup ne voient pas leur avenir dans leur pays.

 5ieme étape : Devin

Ce qui s'annonçait une douce promenade en bord de lac, s'avère une suite de ce parcours exigeant. Par contre, les paysages sont toujours de toute beauté, la circulation clairsemée et toujours autour des paysans ou des bûcherons qui reproduisent les gestes de leurs ancêtres, et des nôtres en halant les billots avec leurs chevaux... Ce plaisir des yeux ne durera sûrement pas éternellement comme chez nous.


6ieme étape


Encore une fois, nous pensions rouler doucement bord de rivière, mais le relief à ses caprices et nous devons remonter avant de redescendere. Nos amis de Sofia viennent nous cueillir en route et c'est avec plaisir que nous prenons place dans la voiture climatisée y reposer nos musclés endoloris, la tête plein d'images fortes.